L’ADAMIF n’a pas disparu de mort naturelle. Elle a été tuée.

Publié le par Thierry Mouron

Si pendant des décennies l’Etat français a pu déléguer aux associations des missions de service public tout en leur conférant une certaine marge de manœuvre, aujourd’hui il souhaite en avoir davantage la maîtrise et aussi mieux en contrôler les usagers.

 

Les raisons de la disparition de l’ADAMIF(Association Départementale pour l'Accompagnement des Migrants et de Leur Famille), dans un contexte de mise en concurrence et de marchés publics, sont éminemment politiques. L’Etat et ses représentants locaux ont décidé dorénavant de choisir les opérateurs sur lesquels ils peuvent exercer leur mainmise.

 

Cette disparition brutale se situe donc dans la démolition méthodique, entreprise par le pouvoir, des organisations indépendantes qui accompagnent les étrangers dans leurs démarches et auxquelles ils peuvent faire confiance, notamment parce qu’elles respectent les principes de libre accès et de confidentialité.

 

Localement, l’ASTI a déjà résisté et survécu à l’acharnement déployé contre elle. L’ADAMIF succombe aujourd’hui alors qu’en plus des missions de service public qui lui étaient confiées, elle accompagnait les populations étrangères dans leur désir d’intégration et de reconnaissance culturelle.

 

Nationalement, la Cimade est écartée de la plupart des centres de rétention, les CADA (Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile) sont sommés de devenir des lieux où l’on devrait  moins se soucier d’accueillir les personnes que de les tenir sous la main, et pourquoi pas un jour de les interpeller à la sortie si elles sont déboutées, afin de pouvoir les enfermer et les renvoyer dans le pays d’origine.

 

Nous appelons à la solidarité avec les nombreux immigrés qui trouvaient une aide précieuse auprès de l’ADAMIF et la possibilité d’accéder à leurs droits, ainsi qu’avec les professionnels qui les accompagnaient et qui se retrouvent aujourd’hui au chômage.

 

Nous proposons aux habitants de l’Agglomération orléanaise qui partagent notre colère, de nous rejoindre, aux syndicats et aux formations politiques qui partagent aussi notre indignation, de construire sans tarder un front commun d’opposition à cette politique honteuse.

 

Nous voulons une France solidaire et multiculturelle !

Ensemble, résistons !

 

Une réunion publique est prévue le mardi 23 février,

à 20 h 30, Maison des Associations, à Orléans

                             

 

Abraysie ouverte, ASTI, Association Toits du Monde, Cimade, RESF.

Pour nous joindre : librasso@hotmail.fr

Publié dans société

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